Un plateau nu, une corde. La comédienne est seule sur la scène, le metteur en scène est assis en régie et s'adresse à elle par l'intermédiaire d'un micro. On ne le verra jamais. Elle lui répond depuis la scène, parfois elle fixe le fond de la salle et se tait. Il y a peut-être les autres acteurs dans la salle mais ils n'interviendront pas.
C'est un huis-clos dans l'antichambre de la création. Jeu de répétitions et jeu de rôles. Refaire la scène jusqu'à ce que ça résonne dans le corps. Elle obéit à cette voix, se laisse guider, parfois subjuguée, parfois esclave. C'est une voix qu'elle connaît et qui a un pouvoir sur elle : celui de la faire et de la défaire. Alors elle résiste, elle prend de la hauteur, elle défie. Car sur la ligne verticale de sa corde elle règne. C'est une vieille histoire. Jouer avec une boîte d'allumettes, jusqu'au point d'incandescence. Juste pour voir, ce qu'il adviendra.
Note d'intention
Du théâtre dans le théâtre autour de la pièce d’Andromaque, traversé par une corde.
C’est la création d’une pièce de théâtre, c’est Andromaque mais sans Andromaque, comme si elle avait trouvé autre chose à faire. C’est ce qui se joue à côté, l’autre tragédie, celle d’Hermione, fille d’Hélène de Troie, suspendue au bout d’une corde et qui aimerait bien être vue par cet homme qui n’a d’yeux que pour Andromaque l’absente. C’est la comédienne qui l’incarne aux prises avec un metteur en scène tellement obscur qu’on ne le voit pas et une humidité ambiante qui rappelle une marée d’algues vertes. C’est absurde, c’est poignant et acéré comme une lame. C’est gracieux comme un oiseau. C’est une air-tragédie.
Espace scénique
Jeu de type frontal
En intérieur sous chapiteau, sous vergue, sous poutre IPN ou tout point d’accroche à 6m50 de haut minimum et supportant une charge de 500 kg minimum.
En extérieur sur portique.
Un noir de salle ou de nuit est impératif.
Distribution
Comédienne/ corde lisse : Hélène BOU
Voix metteur en scène : Xavier CONSTANT
Montage son : Arthur SARTHOU